Il se dit que ce n’était pas le moment de faiblir, toutes ces personnes comptaient sur lui, sur son aide, sur sa force morale. Il devait se rendre à Chamalières afin d’apporter son réconfort à Cathy et Hedda, mais il ne savait pas quels mots employer. Le petit garçon avait disparu depuis bientôt vingt-quatre heures, ce ne pouvait plus être considéré comme une petite escapade, on devait commencer à songer à un accident, un enlèvement, ou pire, un meurtre.
Avant de prendre la direction de Chamalières, il s’arrêta au commissariat, il voulait s’enquérir de l’avancement de l’enquête, provisoirement confiée à d’autres policiers. Il les avait chargés de convoquer Kevin Brun afin qu’il leur explique pourquoi il avait nié connaître Charles Morel, l’homme au bonnet de laine.
Il apprit qu’aucun des deux personnages n’avait pu être contacté pour la simple raison qu’ils étaient introuvables, l’un comme l’autre. Le suspect numéro un, identifié grâce au témoignage d’Odile Roche, n’en demeurait pas moins un fantôme insaisissable.
Fait étrange, lorsque les collègues parisiens s’étaient rendus à son adresse dans le but de le convoquer, ils avaient trouvé la porte de son appartement forcée et l’intérieur portait des traces d’un grand désordre, tout avait été chamboulé. Et ce n’était pas tout, le même scénario devait être constaté à l’appartement de Kevin Brun et à la maison d’édition musicale. Tout portait à croire qu’un cambrioleur cherchait fébrilement un objet ayant appartenu à Mérieux ou l’un de ses collaborateurs. Il ne pouvait s’agir que de l’ordinateur que le comptable avait tenté de récupérer en venant à Clermont récemment ; ce comptable, qui d’ailleurs était connu de la police, diverses plaintes circulaient à son sujet : escroqueries, détournements, faux et usage de faux. Charles Morel, en revanche n’avait jamais fait parler de lui.